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Dans le même greffe, il est mentionné aux actes suivants : 10 septembre 1658, 7 avril 1659, 18 avril, 26 mai, 22 juillet, 6 novembre, 9 novembre 1660 ; 12 mai et 13 novembre 1661, puis dans la concession de M. de Maisonneuve, du 2 mai 1661, et partout, encore, on lit Dollard.

Dans le seul acte de l’état civil où il apparaît personnellement (3 octobre 1658), il ne signe pas, non plus que les autres personnes qui participent à la cérémonie, mais l’officiant écrit Dolard.[1]

On voit donc que dans toutes les pièces publiques connues à Montréal, le héros du Long-Sault, de son vivant, n’a jamais eu d’autre nom que Adam Dollard, sieur des Ormeaux.

Sa mort va changer cela.

C’est dans son acte de décès que la première altération se produit. Là, le rédacteur écrit Daulat.

Cette orthographe s’excuse parce qu’en prononçant mollement, il n’y a pour l’oreille qu’une imperceptible nuance entre Dollard et Daulat. Ceci admis, le mot Daulac devrait s’expliquer comme suit :

Au XVIIe et au XVIIIe siècles, dans plusieurs manuscrits, le t final, ne saurait se différencier d’un c.

Par exemple, dans Basset, on peut tout aussi bien lire Archambauc qu’Archambaut, Souarc que Souart, Branssac que Branssat, etc.

Voilà une des sources de l’erreur, mais en voici une autre. À cette époque, pour plusieurs, la syllabe ac finale avait la valeur d’un a aigu. Rien d’étonnant, ne disons-nous pas encore tabac et estomac ! Aussi peut-on lire, dans certains documents Frontena et Michilimakina ! Dans nom-

  1. Ainsi que l’auteur des Relations des Jésuites de 1660, imprimées en 1661.