Page:Massicotte - Dollard des Ormeaux et ses compagnons, 1920.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 23 —

Ne serait-il pas convenable de partager cet honneur avec les illustres colons Dollard et de Belestre ?

L’inventaire des biens meubles de Dollard indique à ne pas s’y méprendre qu’il ne vivait pas dans le luxe, car il possédait moins d’effets mobiliers que la plupart des habitants, même célibataires, qui décèdent avant lui. La somme totale de son avoir, après l’estimation qu’on en fait, n’aurait été que de 85 livres de vingt sols.

Néanmoins, cet inventaire, lorsqu’on le compare aux pièces contemporaines ou antérieures de même espèce, laisse apercevoir aussitôt, que le défunt était d’une caste différente de celle des colons ordinaires.

Ceci ressort de la variété de sa modeste garde-robe et de la présence d’objets de toilette qu’on ne trouve pas mentionnés auparavant.

Cet inventaire nous apprend encore que Dollard avait formé une société avec le fameux Picoté de Belestre, arrivé en 1659.

Cette société devait avoir pour but le défrichement et la culture de terres en vues d’un établissement futur. Cela se pratiquait fréquemment et il y en a plusieurs exemples dans les archives.

L’existence de cette société expliquerait pourquoi tous les biens que laisse Dollard sont en la possession de M. de Belestre.

À la fin de l’inventaire, suivant la coutume, se trouve le chapitre des dettes dues par le défunt. Celles-ci ne s’élèvent qu’à 21 livres, mais tous les créanciers n’y figurent pas.

En outre, Dollard devait 48 livres à Jean Aubuchon en vertu du billet que nous reproduisons ici et qu’il rédigea trois ou quatre jours avant son départ ; plus, une somme de 30 livres au chirurgien Louis Chartier, car lorsque ce dernier