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de la conversation, et leurs rapports fréquens avec les hommes dans la société, leur vaut ce qu’on apelle le tact du monde. On a souvent confondu cette science des usages avec celle du cœur humain ; mais le fruit crud d’observations faites au hazard et qu’on n’a jamais soumises à l’épreuve d’un jugement formé par des comparaisons soignées, et une expérience réfléchie, mérite-t-il vraiment le beau nom de science ? les militaires, ainsi que les Femmes, pratiquent les vertus du dernier ordre, avec une politesse scrupuleuse. Où donc est la différence sexuelle quand l’éducation a été la même ; pour moi je n’en vois aucune, si non plus de liberté pour les premiers qui les met du moins à portée de voir et de connoître plus de détails de la vie.

Peut-être regardera-t-on comme un écart, une remarque politique que je vais me permettre, et qu’il seroit impardonnable de laisser échapper, tant elle dérive naturellement de mon sujet.

Des armées toujours sur pied, ne seront jamais composées d’hommes robustes et déterminés, cela n’est pas possible : elles