Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/540

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(496)

punir par caprice ou par ressentiment, lui — le père commun, qui ne blesse que pour guérir, dit la raison elle-même ? N’est-il pas évident que les suites de nos excès sont destinées à nous montrer quelle est la nature du vice, afin qu’apprenant ainsi à distinguer le bien du mal par notre propre expérience, nous puissions aimer l’un et haïr l’autre, à proportion du dégré de sagesse où nous sommes arrivés. Le poison renferme l’antidote, et il nous faut réformer nos mauvaises habitudes, et cesser de pécher contre nos propres corps, suivant le langage énergique de l’écriture, ou une mort prématurée, juste punition du péché, coupe la trame d’une vie coupable.

Ici une barrière redoutable arrête nos recherches. — Mais pourquoi dissimulerois-je mes sentimens ? Après une profonde méditation sur les attributs de Dieu, je crois que ces châtimens, de quelque nature qu’ils soient, comme les angoisses des maladies, n’ont d’autre but que de mettre dans tout son jour la malignité du vice, et cela dans la vue de nous amener à résipiscence. Punir sans autre intention que de