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sont très-inquiètes de l’avenir, et désirent pénétrer dans ses obscurités, pour apprendre ce qu’elles ont à attendre pour rendre la vie intéressante, et pour remplir le vuide de l’ignorance.

Qu’il me soit permis de faire de sérieux reproches aux Femmes qui courent après ces oiseuses découvertes. Car des mères de famille, des maîtresses de maison n’ont pas honte de faire conduire leurs voitures jusqu’à la porte du fripon qui se joue de leur crédulité[1] ; et si quelqu’une d’elles vient à lire cet ouvrage, je les somme de répondre dans leur cœur, aux questions suivantes, sans oublier qu’elles sont en présence de Dieu.

Croyez-vous qu’il n’y a qu’un Dieu, et qu’il est puissant, sage et bon ?

Croyez-vous que tout est créé par lui,

  1. Note de l’auteur. J’ai demeuré autrefois dans le voisinage d’un de ces fourbes, qui étoit un fort bel homme, et j’ai vu, avec autant de surprise que d’indignation, des Femmes dont l’air et la suite annonçoient un rang qui suppose une éducation distinguée, venir en foule à la porte du misérable.