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beaucoup de citoyens qui y seroient restés si leurs Femmes étoient plus sensées, ou si elles avoient les graces qui résultent de l’esprit et de l’imagination, dont le goût est le fils légitime. Une Femme qui a des talens, si elle n’est pas absolument laide, obtiendra toujours un grand pouvoir fondé sur son sexe, et à mesure que les gommes deviendront vertueux et délicats, par le développement de la raison, ils chercheront dans les Femmes de la vertu et de la délicatesse. Mais les Femmes ne peuvent acquérir l’une et l’autre, que par les mêmes moyens auxquels les hommes les doivent.

En France et en Italie, les Femmes se sont-elles bornées à la vie domestique ? Quoiqu’elles n’y ayent pas eu jusqu’ici d’existence politique, n’ont-elles pas eu un pouvoir d’autant plus grand qu’il étoit acquis par des voies illicites ? c’est-à-dire, par leur propre corruption et par celle des hommes dont les passions leurs servoient de jouet ? En un mot, sous quelque rapport que j’envisage ce sujet, la raison et l’expérience me convainquent également que le seul moyen d’amener