Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/486

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(442)

élevée sur un semblable modèle, sans quoi le commerce des sexes ne méritera jamais le nom d’association, et les Femmes ne pourront remplir les devoirs de leur sexe, que lorsqu’elles deviendront des citoyennes éclairées, que lorsqu’elles deviendront libres en devenant capables de se procurer leur subsistance, sans être dépendantes des hommes ; c’est-à-dire, pour éviter toute fausse interprétation, de la même manière que les hommes sont indépendans les uns des autres. En effet, le mariage ne peut jamais être regardé comme un lien sacré, tant que les Femmes ne seront pas préparées par une éducation commune, à être les compagnes des hommes, plutôt que leurs maîtresses ; car les ressources honteuses de la ruse les rendront toujours méprisables, tant que l’oppression les rendra timides. Je suis si convaincue de cette vérité, que je prédirois presque que la vertu ne prévaudra dans la société, que lorsque les vertus des deux sexes seront fondées sur la raison, et que lorsqu’on laissera les affections qui leur sont communes, acquérir la force dont elles sont suceptibles par la pratique de leurs mutuels devoirs.