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Le peu d’égard que les hommes ont pour la chasteté, est, selon moi, la source de la plupart des maux physiques et moraux qui tourmentent l’humanité, aussi bien que des vices et des sottises qui dégradent les Femmes, et leur font perdre leur dignité. C’est cependant dans les écoles que les garçons perdent infailliblement cette timidité décente, que, dans la maison paternelle, les années auroient changée en modestie.

Et que d’indécences ne doivent-ils pas apprendre l’un de l’autre, quand un grand nombre d’enfans se trouve entassé dans une même chambre, sans parler des vices qui, en affoiblissant le corps, empêchent l’esprit d’acquérir aucune délicatesse. Le peu de soin que l’on prend de cultiver la modestie parmi les hommes, cause une grande dépravation dans toutes les relations de la société ; non-seulement l’amour — l’amour qui doit purifier le cœur, et développer toutes les facultés de la jeunesse pour préparer l’homme à remplir tous les devoirs de la bienveillance, est sacrifié à un libertinage précoce, mais toutes les affections sociales sont tuées par les satis-