Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/483

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(439)

animaux, ce fluide et actif qui hâte les développemens de l’ame et du corps, et présente aux amis de l’enfance l’espérance dans sa fleur, s’altèrent et s’évaporent en vains désirs, ou en aigres momeries qui contractent les facultés et flétrissent le caractère, ou bien ils s’élèvent au cervau, et, aiguisant l’intelligence avant qu’il ait une force suffisante et proportionnée, ils produisent ce misérable penchant à la ruse qui caractérise d’une manière si avilissante l’esprit de notre sexe, — et qui le caractérisera toujours, tant que les Femmes resteront esclaves du pouvoir.

    ne pus m’empêcher d’observer que de chaque côté le gazon étoit bien fourni. Sur le champ, je fis à l’enfant quelques questions, et je trouvai qu’il n’étoit pas permis aux pauvres enfans de sortir de l’allée, et que le maître laissoit quelquefois les moutons entrer sur le gazon pour le brouter. Le tyran de ce domaine se tenoit assis devant une fenêtre, qui dominoit sur cette espèce de prison, et un coin où les pauvres innocens auroient pu jouer librement, étoit enclos, et planté en pommes de terres. Sa femme avoit le même soin de les contenir, et de les empêcher de salir ou de déchirer leurs habits.