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Je crois qu’il est peu d’hommes qui ayent eu beaucoup d’affection pour l’humanité en général, sans avoir d’abord aimé leurs parens, leurs frères et sœurs, et même les animaux domestiques, compagnons de leurs premiers jeux. C’est de l’exercice des sympathies de l’enfance que se forme le caractère, et c’est le souvenir de ces premières affections, de ces premiers goûts qui donnent la vie à ceux qui dans la suite sont plus soumis à la raison. C’est dans la jeunesse que les plus tendres amitiés sont formées, que les esprits sympathiques, se développant en-même-tems, se fondent et se mêlent comme des substances homogènes, ou plutôt que le cœur, doué de la trempe nécessaire pour la réception de l’amitié, s’accoutume à chercher son plaisir dans quelque chose de plus noble, que la brutale satisfaction de la partie sensitive.

Pour inspirer aux enfans l’amour de la maison paternelle et des plaisirs domestiques, il faut que les enfans soient élevés au logis ; car des jours de congés passés en débauche, ne le leur font aimer que pour eux. Les vacances, qui ne nourrissent