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vacances sont également funestes aux mœurs des maîtres et des élèves, et le commerce que ces premiers entretiennent avec la noblesse, introduit dans leur famille la même vanité et la même extravagance, qui bannissent le devoir et le bonheur domestique de ces grandes maisons, dont ils ont l’absurdité de singer en petit l’air de hauteur et de magnificence. Les jeunes gens qui vivent à grand frais avec les maîtres et leurs collègues, n’y peuvent prendre le goût de la société, quoiqu’ils y soient placés dans cette vue. Après un diner silencieux, ils avalent à la hâte un verre de vin, et se retirent pour concerter quelque tour, ou pour ridiculiser la personne et les manières des mêmes gens qu’ils viennent de saluer avec beaucoup de respect, et qu’ils devroient considérer comme les représentans de leurs parens.

Peut-on s’étonner après cela que des jeunes gens, ainsi sévrés de tout commerce avec la société, deviennent vicieux et personnels, ou qu’une mître souvent embellisse le front de ces diligens pasteurs ?

Le désir de vivre comme ceux d’un rang