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De telles observations ne sauroient être déplacées parmi des remarques sur l’éducation nationale, surtout par rapport aux défenseurs de ces établissemens dégénérés en puérilités, qui se donnent pour les défenseurs de la religion. — Religion ! source pure de consolation dans cette vallée de larmes ! comment as-tu souffert que tes ondes limpides fussent souillées par les corrupteurs qui ont eu la présomption de resserrer dans un étroit canal, les eaux vives qui sans cesse prennent leurs cours vers Dieu, — le sublime Océan de l’existence ! Que seroit la vie, privée de cette paix que l’amour de Dieu peut seul donner, quand il est fondé sur l’humanité ? Chaque affection terrestre revient par intervalles, déchirer le cœur qui l’a nourrie, et les plus pures effusions de la bienveillance, souvent et cruellement repoussées par l’homme, peuvent monter comme une offrande libre et volontaire, vers celui qui leur donne naissance, et dont elles réfléchissent foiblement la brillante image.

Dans les écoles publiques, la religion, confondue avec des cérémonies fastidieuses et des entraves hors de saison, prend l’as-