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ils se plongent de bonne heure dans un libertinage qui détruit le tempérament, avant qu’il soit formé, et endurcit le cœur en éveillant prématurément l’intelligence.

Je devrois être prévenue contre ces écoles, quand il n’y auroit pas d’autre raison que l’incertitude d’esprit que produit l’attente des vacances. C’est vers ce but que tendent les vœux empressés des enfans ; c’est-là l’époque qu’ils appellent avec toute l’ardeur de l’espérance, environ la moitié du tems, pour ne rien dire de plus ; et quand elles arrivent, ils les passent dans une dissipation totale et dans une liberté dangereuse.

Au contraire, quand ils sont élevés dans la maison paternelle, quoiqu’ils puissent suivre un plan d’études d’une manière plus méthodique, que lorsqu’environ le quart de l’année se passe dans l’oisiveté, et un autre quart en regrets et en désirs ; cependant, l’habitude qu’on leur laisse contracter de tyranniser les domestiques, leur fait prendre une trop haute opinion de leur propre importance, ainsi que l’inquiétude de leurs mères sur la grossiéreté de leurs manières ; car il arrive trop souvent qu’une