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qu’elle eût perdu au jeu, la nuit précédente, plus d’argent qu’elle ne vouloit en avouer à son niari, ou qu’elle eût quelqu’autre sujet d’humeur.

L’observation de ces sortes de saillies, m’a conduite à de tristes réflexions sur les Femmes ; j’en ai conclu que, quand leur première affection est deviée, on met leurs devoirs en opposition, jusqu’à ce qu’ils s’appuyent sur des fantaisies ou des usages : on doit alors attendre bien peu de chose de leur part, à mesure qu’elles avancent dans la vie. Comment en effet un éducateur pourroit-il remédier à cet inconvénient ? Pour leur apprendre à fonder la vertu sur des principes solides, il faudroit leur apprendre à mépriser leurs parens. Les enfans ne peuvent ni ne doivent être endoctrinés à approuver les fautes de leurs parens, parce que ces complaisances affoiblissent la raison dans leur esprit, et les rendent encore plus indulgens pour leurs propres fautes. C’est une des plus sublimes

    nente, elle étoit cependant juste. Or, une fille peut-elle respecter une semblable mère, sans faire violence à la raison.