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le malheur de la civilisation, par la division du-monde en tyrans voluptueux et en esclaves rusés et jaloux, ces fausses distinctions corrompent également toutes les classes de la société, parce qu’on n’attache point le respect aux devoirs, mais à l’état ; et quand les devoirs ne sont pas remplis, les affections ne peuvent acquérir l’énergie suffisante, pour fortifier la vérité dont elles sont la récompense naturelie. Encore reste-t-il quelques issues à l’homme, pour penser et pour agir par lui-même ; mais à l’égard de la Femme, c’est un travail d’Hercule, parce qu’elle a des difficultés particulières à son sexe à surmonter, difficultés qui exigent presque une force sur-humaine.

Un bon législateur tâche toujours d’intéresser tous les individus à la vertu ; c’est ainsi que la vertu privée devient le gage du bonheur public, et que le bon ordre du tout se trouve consolidé par la tendance de toutes les parties vers un centre commun ; mais la vertu privée ou publique de la Femme est très-problématique ; car Rousseau et plusieurs écrivains de l’autre sexe, soutiennent que sa vie doit