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d’une Femme sensible et raisonnable, est très-intéressante, et la chaste dignité avec laquelle une mère rend les caresses qu’elle et son enfant ont reçu d’un père qui a rempli les devoirs sérieux de son état, est un des plus beaux spectacles qu’il soit possible d’envisager. En effet, mes sentimens sont si singuliers, et je n’ai pas cherché à m’en donner de factices, qu’après avoir été fatiguée du spectacle de l’insipide grandeur et des cérémonies serviles qui, avec une pompe embarrassante, remplacent les affections domestiques, je porte mes regards sur quelqu’autre scène pour me soulager ; je les arrête sur un gazon frais répandu ça et là par la nature. J’ai donc vu avec plaisir une Femme nourrir ses enfans, et remplir en-même-tems les devoirs de son état, sans peut-être partager avec personne, les soins du ménage. Je l’ai vue se parer elle-même, et orner ses enfans, sans autre luxe que celui de la propreté, pour recevoir son mari qui revenant le soir fatigué à la maison, y trouvent un feu clair et le sourire de sa petite famille. Mon cœur se fixoit au milieu du grouppe, et palpitoit même d’une