Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/408

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(364)

répondent plus à une de leurs grandes destinations, celle de porter et nourrir des enfans, premier devoir d’une mère de famille que leur débilité les met hors d’état de remplir, et sacrifiant à des goûts lascifs l’affection maternelle qui annoblit l’instinct, détruisent l’embryon dans leur sein coupable, ou l’abandonnent quand il en est sorti. La nature veut qu’on la respecte dans tout, et ceux qui violent ses loix le font rarement avec impunité. Les Femmes faciles et énervées, qui attirent particulièrement l’attention des libertins, ne sont pas propres à être mères, quoiqu’elles puissent concevoir ; de sorte que le riche épicurien qui a dissipé ses forces et sa vie parmi les Femmes, en répandant la dépravation et l’opprobre, quand il veut perpétuer son nom, ne reçoit plus de son épouse qu’un être à demi-formé, malheureux héritier de la double foiblesse de son père et de sa mère.

On a mis en opposition l’humanité du siècle présent avec la barbarie de l’antiquité, et l’on n’a pas manqué d’insister sur la cruelle coutume d’exposer les enfans que leurs parens ne pouvoient nourrir ;