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partie dévouée du sexe, — et dévouée après tout pour le salut du reste. Mais il seroit facile de prouver que cette assertion est aussi fausse que toute autre, qui recommande de sanctionner un petit mal, pour produire un plus grand bien ; l’inconvénient pour le caractère moral ne s’arrête pas là, et l’on peut dire que la paix de l’ame, de la partie la plus chaste du sexe, est troublée par la conduite de ces mêmes Femmes, auxquelles elles ne permettent point de se réfugier des bras du vice dans ceux de la vertu : ces infortunées qu’elles ont la barbarie de condamner pour jamais à exercer les artifices qui leur arrachent leurs époux, et débauchent leurs fils, les forcent à leur tour à prendre le même caractère qui leur inspire tant de mépris. En effet, j’ose assurer que toutes les causes de la foiblesse et de la dépravation des Femmes que j’ai développées. jusqu’ici émanent d’une seule, la plus funeste ; je veux dire le manque de chasteté dans les hommes.

Cette intempérance, malheureusement trop commune, déprave l’appétit de la nature à un tel degré, qu’il faut l’aiguillon