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l’affection domestique ; pour peu que les hommes et les Femmes entendissent bien leurs intérêts, ils mettroient la moitié du tems qu’ils perdent à orner ou plutôt à défigurer leur personne, à se tenir habituellement dans un état de propreté. Ce seroit faire beaucoup pour acquérir la pureté de l’ame ; mais les Femmes ne se parent que pour plaire aux conteur de fleurettes, et non aux véritables amans ; car l’homme qui sait réellement aimer, préfère toujours l’habillement simple qui marque mieux la taille. Il y a dans la parure un manque de convenance qui repousse l’affection, et cela est naturel ; car l’amour aime à se reposer sur des idées de sociétés intérieures et d’intimité qui excluent l’apprêt.

Comme sexe, les Femmes sont habituellement indolentes, et tout semble tendre à les rendre telles. Je n’oublie pourtant pas les élans d’activité que la sensibilité produit ; mais comme ils ne font qu’accroître le mal, je ne crois pas qu’il faille les confondre avec la marche ferme et imposante de la raison. Leur indolence mentale et corporelle, que jusqu’à ce que leur corps soit fortifié et leur intelligence ag-