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contre-sens dans les usages que je n’ai jamais pu expliquer.

Pour conserver la santé et la beauté, je recommanderois de bonne-heure de fréquentes ablutins ; et, par exemple, on devroit apprendre aux filles à se charger seules du soin de leur parure, sans aucune distinction de rang. Si l’usage veut qu’on les aide de quelque manière ; qu’elles ne réclament cette assistance, qu’après qu’elles auront fait elles-mêmes la partie de leur toilette qui ne doit jamais être faite en présence de personne ; parce que c’est une insulte à la majesté de la nature humaine ; non, à cause de la modestie ; mais par décence ; car le soin que prennent quelques Femmes modestes, et l’affectation qu’elles y mettent au point de ne pas souffrir qu’on voye leurs jambes, est aussi puérile qu’immodeste[1].

  1. Je me souviens d’avoir trouvé dans un livre, sur l’éducation, une maxime qui m’a fait sourire. « Il est inutile de vous avertir de ne jamais porter votre main sur votre fichu ; c’est une chose qu’une Femme modeste ne doit jamais se permettre. »