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affaiblies par le déroulement et non par l’examen des premières combinaisons, concentrées en elles-mêmes par les objets environnans, comment pourroient-elles acquérir la force nécessaire pour sortir de leur caractère factice ? — Comment pourroient-elles recourir à la raison, et s’élever au-dessus du système oppressif qui détruit les belles espérances de leur jeunesse ? Cette cruelle association d’idées que tout conspire à maintenir dans leur manière de penser ou de sentir, pour parler avec plus de précision, cette cruelle association d’idées reçoit une nouvelle force, lorsqu’elles commencent à agir un peu par elles-mêmes ; car alors, elles découvrent que ce n’est que par leur adresse à émouvoir les hommes, qu’elles peuvent se mettre en possession du pouvoir et du plaisir. D’ailleurs, tous les livres écrits pour leur instruction, et qui font la première impression sur leur esprit, leur inculquent les mêmes opinions ; il s’ensuit qu’élevées dans un esclavage pire que celui des Égyptiens, il est aussi cruel que déraisonnable de leur reprocher des fautes à peine évitables, à moins qu’on ne suppose un dégré de force