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jours avilir les Femmes en les faisant agir en vue de l’homme ! Ne sauroit-on les instruire qu’à plaire, et lorsqu’elles dirigent leurs traits contre le cœur de l’homme, est-il nécessaire de leur dire qu’un peu de bon sens suffit pour rendre leur attention incroyablement touchante ? « Comme un petit dégré d’instruction fait le plus grand plaisir, quand on le trouve dans une Femme, de même, quoique par une raison différente, la plus légère expression de bonté de sa part, nous paroît délicieuse, sur-tout si cette Femme est belle » ! N’en déplaise à l’auteur, j’aurois continué de supposer que c’étoit par la même raison.

À quoi bon dire aux jeunes filles qu’elles ressemblent à des anges, si ce n’est pour en faire moins que des Femmes, ou pour exprimer qu’une jolie et innocente personne est l’objet qui approche plus que tout autre de l’idée que nous nous sommes formée des anges. Cependant, on a grand soin de leur dire, en même tems, qu’elles ne ressemblent aux anges que tant qu’elles sont jeunes et belles ; la conséquence naturelle, c’est que ce sont leurs charmes