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Le docteur Fordyce délaye l’éloquence de Rousseau dans ses périodes déclamatoires ; et, nous fatiguant d’un jargon sentimental, nous dit minutieusement son avis sur le caractère des Femmes et sur l’extérieur qu’elles doivent afficher pour se rendre aimables.

Mais laissons-le parler lui-même, car c’est le docteur, et non la nature, qu’on voit dans le discours qu’il lui fait adresser à l’homme : « Contemplez ces douces et innocentes créatures que j’ai embellies de mes dons les plus précieux, et confiées à votre protection ; regardez-les avec amour et respect ; traitez-les avec affection et honneur. Elles sont timides et ont besoin d’être défendues. Elles sont fragiles ; oh ! n’abusez pas de leur foiblesse. Que leurs craintes, leur rougeur modeste vous les rendent encore plus chères. Qu’elles ne se repentent jamais d’avoir mis en vous leur confiance. — Mais est-il possible qu’un seul de vous soit assez cruel, assez monstrueusement dépravé pour la trahir ? Pouvez-vous bien trouver dans