Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(208)

plicité, je donnerois volontiers toute la politesse du monde, pour un quart de cette vertu qu’on a sacrifié à cette qualité équivoque, qui, après tout, ne doit être que le poli de la vertu.

Mais pour completter cette esquisse, il ajoute : » on comprend bien, si les enfans mâles sont hors d’état de se former aucune véritable idée de religion, à plus forte raison, la même idée est-elle au-dessus de la conception des filles ; c’est pour cela même que je voudrois en parler à celles-ci de meilleure heure ; car s’il falloit attendre qu’elles fussent en état de discuter méthodiquement ces questions profondes, on courroit risque de ne leur en parler jamais. La raison des Femmes est une raison pratique, qui leur fait trouver très-habillement les moyens d’arriver à une fin connue, mais qui ne leur fait pas trouver cette fin. La relation sociale des sexes est admirable. De cette société résulte une personne morale dont la Femme est l’œil et l’homme le bras ; mais avec une telle dépendance l’une de l’autre, que c’est de l’homme que la Femme apprend ce