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goût ; l’un doit avoir pour objet principal, les choses utiles, et l’autre, les agréables. Leurs discours ne doivent avoir de formes communes, que celles de la vérité ».

» On ne doit pas contenir le babil des filles, comme celui des garçons, par cette interrogation dure : à quoi cela est-il bon ? Mais par cette autre à laquelle il n’est pas plus aisé de répondre : quel effet cela fera-t-il ? Dans ce premier âge, où ne pouvant encore discerner le bien et le mal, elles ne sont les juges de personne ; elles doivent s’imposer pour loi, de ne jamais rien dire que d’agréable à ceux à qui elles parlent ; et ce qui rend la pratique de cette règle plus difficile, est qu’elle reste toujours subordonnée à la première, qui est de ne jamais mentir ».

Dans le fait, il faudroit beaucoup d’adresse pour gouverner sa langue de cette manière, et cet art n’est que trop bien pratiqué par les hommes et les Femmes. — Combien peu de gens parlent de l’abondance du cœur ! En vérité, ils sont en si petit nombre, que moi, qui aime la sim-