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« Les petites filles, presqu’en naissant, aiment la parure : non-contentes d’être jolies, elles veulent qu’on les trouve telles ; on voit dans leurs petits airs que ce soin les occupe déjà, et à peine sont-elles en état d’entendre ce qu’on leur dit, qu’on les gouverne en leur parlant de ce qu’on pensera d’elles. Il s’en faut bien que le même motif, proposé très-indirectemenr aux petits garçons, n’ait sur eux le même empire. Pourvu qu’ils soient indépendans et qu’ils ayent du plaisir, ils se souvient fort peu de ce qu’on pourra penser d’eux. Ce n’est qu’à force de tems et de peine qu’on les assujettit à la même loi ».

« De quelque part que vienne aux filles cette première leçon, elle est très-bonne. Puisque le corps naît, pour ainsi dire, avant l’ame, la première culture doit être celle du corps : cet ordre est commun aux deux sexes ; mais l’objet de cette culture est différent ; dans l’un, cet objet est le développement des forces ; dans l’autre, il est celui des agrémens : non que ces qualités doivent être exclusi-