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ver dans le monde et y voler d’un plaisir à l’autre ; c’est à cet objet qu’elles sacrifient leur tems, et livrent souvent leur personne par une espèce de prostitution légale. Un homme qui entre dans quelque profession, a constamment en vue quelques avantages futurs, (or on ne sauroit croire combien l’ame acquiert de force en dirigeant toute sa tendance vers un seul point) ; et, plein de ses affaires, ne regarde le plaisir que comme un délassement, tandisque les Femmes en font le principal but de l’existence. En effet, d’après l’éducation qu’elles reçoivent dans la société, on peut dire que l’amour du plaisir les gouverne toutes ; mais cela prouve-t-il que les ames ayent un sexe ? il seroit précisément aussi raisonnable d’assurer que les courtisans, en France, n’étoient pas des hommes, quand un horrible systême de despotisme formoit leur caractère, parce qu’ils sacrifioient la liberté, la vertu, l’humanité aux plaisirs et au vain orgueil. — Fatales passions qui ont toujours dominé toute l’espèce !

Le même amour du plaisir, nourri par toute la marche de leur éducation, donne