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que je le regarde comme un des plus concluans contre le caractère sexuel. Si, à l’exception des guerriers, la nobilité n’a jamais produit de grand-hommes d’aucune espèce, ne peut-on pas en inférer que cette situation locale absorbe l’homme et l’assimile aux Femmes qui sont localisées, s’il m’est permis de m’exprimer ainsi, par le rang qu’elles occupent et par la courtoisie ? Les Femmes communément appelées ladis, n’éprouvent jamais de contradictions ; n’exercent leur force physique par aucun travail pénible : si l’on peut attendre d’elles quelques vertus, ce ne sont que des vertus négatives, telles que la patience, la docilité, la bonne-humeur, la flexibilité ; vertus incompatibles avec les profondes combinaisons de l’intelligence. D’ailleurs, toujours en société, vivant rarement dans une solitude absolue, elles sont plutôt sous l’influence des sentimens que des passions ; car la solitude et la réflexion sont nécessaires pour donner aux désirs, l’intensité des passions, à l’imagination, l’aptitude à aggrandir un objet, et à l’envisager comme le plus désirable. On peut dire la même chose des riches : ils ne généralisent pas