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sexe dans la société ; car je suis fermement persuadée que c’est cette distinction qui est le principe de la foiblesse de caractère attribuée aux Femmes. C’est par cette raison qu’on néglige leurs facultés intellectuelles, et qu’elles préfèrent les qualités agréables aux vertus héroïques.

Tous les individus de l’espèce humaine en général désirent d’être aimés et estimés par quelque chose, et la tourbe commune prendra toujours la route qui se présentera la première pour arriver à l’accomplissement de ses désirs. Le respect pour la richesse et pour la beauté est la plus certaine, la moins équivoque ; il s’ensuit qu’elle attirera toujours l’œil vulgaire des communs esprits. Les hommes de la classe moyenne ont absolument besoin de talens et de vertus pour se faire remarquer ; il est donc évident qu’on doit trouver plus de talens et de vertus dans cette classe, et qu’il existe au moins pour les hommes, une condition dans laquelle ils peuvent se travailler eux-mêmes avec dignité, et s’élever par des efforts qui réellement perfectionnent une créature raisonnable : il n’en est pas de même des Femmes ; toutes sont dans