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lement vers la perfection[1] ; mais seulement comme une préparation pour la vie ; d’après cette erreur sensuelle, car il faut que je l’appelle ainsi, on a bâti le systême des mœurs des Femmes. Systême qui ôte au sexe toute sa dignité, et range la blonde et la brune dans la classe de ces fleurs brillantes, dont l’unique destination est d’orner la surface de la terre. Tel a toujours été le langage des hommes, et la crainte de déroger au caractère supposé de leur sexe, a porté les Femmes, même d’un esprit supérieur, à adopter les mêmes principes[2].

  1. Ce mot n’est pas de la plus grande justesse ; mais je n’en trouve pas de meilleur.
  2. Le plaisir est le partage de l’espèce inférieure ; mais la gloire, la vertu, le ciel les a réservées pour l’homme.

    Comment après ce passage, madame Barbauld a-t-elle pu se permettre la comparaison avilissante que je vais rapporter.

    Envoi de fleurs peintes à une Dame.

    Je vous adresse ces fleurs pour vous donner une image prématurée du printems. Fleurs douces, gaies et délicates comme vous ; emblême de l’innocence et de la