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quelque poids ; mais d’après le précepte sublime, « Soyez pur comme votre père céleste est pur, » il semble que les vertus de l’homme ne soient pas bornées par l’être qui peut seul les limiter, qu’il peut les étendre sans examiner s’il sort de sa sphère en se livrant à cette noble ambition. Il a été dit aux flots : « Vous n’irez pas plus loin ; ici se brisera l’orgueil de vos vagues : » ils s’agitent donc vainement, toujours retenus par le pouvoir qui circonscrit les planètes dans leurs orbites : la matière obéit à l’esprit qui la dirige ; mais une ame immortelle, n’étant retenue par aucune loi mécanique, et travaillant à s’affranchir elle-même des entraves matérielles, ne dérange point l’ordre de la création ; elle y contribue au contraire, lorsque coopérant avec le père des esprits, elle essaye de se gouverner elle-même par la loi invariable qui règle l’univers à un point qui passe notre imagination.

D’ailleurs, si les Femmes sont dévouées à la dépendance, s’il faut qu’elles suivent la volonté d’un être faillible comme elles ; si elles doivent se soumettre à un pouvoir arbitraire, ou nous arrêterons-nous ? Se-