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égoïstes ne peuvent longtemps dominer dans l’âme du Bouddha ; il réfléchit que le monde peut être divisé en trois catégories : ceux qui sont dans le faux, ceux qui sont dans le vrai et ceux qui sont dans l’incertitude. Il persuadera certainement ceux dont les yeux sont déjà ouverts à la vérité, et il a chance de réussir près de ceux qui flottent dans le doute. C’en est assez pour le décider ; il tournera la roue de la loi[1], ou, pour parler plus clairement, il prêchera la doctrine à tous les êtres qui, sans lui, resteraient plongés dans l’ignorance.

Il songe d’abord à ses anciens maîtres Arâta et Roudraka. Ces hommes ont passé leur vie à mortifier la chair ; faciles à discipliner et à instruire, personne n’est plus digne de recevoir les premiers enseignements du Bouddha. Malheureusement il apprend que Roudraka est mort depuis sept jours, et Arâta depuis trois jours. Après leur avoir payé un tribut de regret, sa pensée se porte vers les cinq personnages de bonne caste qui furent jadis ses disciples. Les ingrats l’ont abandonné, expi-

  1. Peut-être cette métaphore a-t-elle donné l’idée des cylindres à prières, si commodes pour les dévots paresseux.