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nous retrouvons un palais qui ne ressemble guère aux cabanes de feuillage.

C’est l’heure où le soleil s’abaisse derrière la montagne ; aux ardeurs d’un jour brûlant succède une nuit étoilée ; toutes les créatures sortent de leur torpeur. La reine vient d’entr’ouvrir un œil ; soudain le harem s’éveille et s’agite comme une ruche bourdonnante ; les esclaves balancent l’éventail de tchamara[1] ; les musiciennes accordent leur luth ; les danseuses s’étudient à rendre la souplesse à leurs jambes engourdies, et un essaim de jeunes têtes se pressent aux œils-de-bœuf, derrière les treillis d’or. Dans la cour, les paons relèvent la tête et redressent leur cou d’un vert d’émeraude ; des volées de ramiers quittent les terrasses, pour venir mouiller leurs ailes dans la vasque de marbre où l’eau retombe en poussière humide, tandis que la sârika[2] jette un cri moqueur, cachée sous le feuillage d’un açoka empourpré. À la porte du palais, tout semble organisé pour un départ ; les litières ondulent sur le dos des éléphants pleins d’impatience. Huit Brahmanes, versés dans la science des Védas, vont se mettre en route pour chercher une femme digne d’épouser le fils du

  1. Éventail de queue d’yak.
  2. Sorte de geai indien.