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Cependant la commune de Cologne forma une nouvelle autorité centrale marxiste. Ce Comité sans doute reprocha aux deux fractions en litige leur conduite illégale, puisqu’aucune d’elles n’en avait appelé au congrès. Mais, au lieu de refaire l’unité ; il excommunia les sécessionnistes.

Il n’importe que le Comité nouveau ait adopté de nouveaux statuts qui n’eurent pas le temps d’être appliqués ; ni que les Suisses aient fait une tentative de conciliation, en mars 1851, qui fut repoussée par Cologne. Les deux partis étaient condamnés à disparaître. Un émissaire du Comité de Cologne, Nothjung, fut arrêté à Leipzig le 10 mai 1857, et son arrestation fut le point de départ de ce procès des communistes de Cologne, où comparurent douze marxistes, prévenus de haute trahison. Six d’entre eux furent condamnés, Rœser, Bürgers et Nothjung à six ans de forteresse ; Karl Otto et Hermann. Becker à cinq ans ; le tailleur Lessner à trois ans de la même peine. Le poète Freiligrath s’était soustrait à la condamnation par la fuite.

Ce procès marque la dissolution du premier parti communiste allemand. La fraction Willich, dissidente, eut la faiblesse coupable de se faire complice des policiers par des témoignages et plus encore par des réticences. Hentze, Hætzel, Steingens, du parti Willich, figurèrent au procès non pas comme accusés, mais comme témoins à charge. Moses Hess et Carl Schapper, par leur silence, laissèrent peser sur les marxistes des soupçons qu’une parole d’eux eût