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diminution de la bureaucratie, à une répartition nouvelle des impôts plus onéreuse pour les grands propriétaires, à une réorganisation du crédit public, à une législation sur l’héritage capable d’affaiblir la puissance du capital et à quelques mesures contre le chômage et le trop bas salaire, demandaient à clore la révolution. Ces revendications ne pouvant suffire aux ouvriers, il fallait qu’ils rendissent permanente la révolution. Il s’agissait, non pas de diminuer l’antagonisme entre les classes, mais d’abolir les classes ; non pas de changer la répartition des propriétés privées, mais de supprimer la propriété privée. Il n’était pas douteux que la démocratie des petits bourgeois n’eût pour quelque temps la prépondérance que lui assuraient ses effectifs énormes et son organisation politique ancienne. Il importait donc de savoir quelle attitude prendraient envers elle le prolétariat et la Fédération communiste : 1o dans l’attente de la révolution proche ; 2o pendant la révolution, qui donnera la prépondérance aux petits bourgeois ; 3o après la révolution, au temps de leur suprématie.

1o Dans l’attente de la révolution proche, les démocrates, vaincus, comme les ouvriers dans le mouvement de 1848, tendent la main aux ouvriers. Ils préconisent un grand parti d’opposition, où, à cause de l’infériorité numérique des ouvriers organisés, le prolétariat devra momentanément faire taire ses revendications propres. Il faut repousser cette alliance. Une organisation à la fois secrète et publique des