Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur pays natal ; et, les dirigeant, par des routes connues, sur des points où les attendaient en force les armées ennemies, par une complicité accompagnée ou non de négociations et dont le souci mesquin fut uniquement de débarrasser le territoire français de ces réfugiés turbulents, en fait, on les livra à la réaction étrangère, Marx et Engels dénoncèrent ce danger, que l’échec du coup de main de Herwegh dans le pays de Bade démontra, plus tard, trop réel. Au lieu de l’incursion mazziniste, ils préférèrent conseiller l’infiltration individuelle et la collaboration individuelle, par la propagande et par l’émeute, aux mouvements des régions diverses.

Les événements ont montré, comme l’a dit Engels, que la Fédération communiste avait été « une excellente école d’activité révolutionnaire ». Dans tous les centres d’insurrection, des marxistes se levèrent avec cette énergie consciente qui faisait d’eux « la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays » (§ 34). L’un des personnages qui eurent le plus d’influence sur le mouvement berlinois dès les barricades de mars 1848 fut ce Stéphan Born, dont nous savons qu’il se forma au groupe marxiste de Bruxelles. Aucun homme n’a plus contribué que ce simple typographe, aussi habile tacticien que brave combattant, à vulgariser le plan marxiste de constituer les ouvriers en parti, en classe[1]. Il imagina une grande fédé-

  1. V. son discours du 6 avril 1848, dans Wolff. Berliner Revolutionschronik, t. i.