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liers sociaux obligatoires de Louis Blanc, accueille les partis ouvriers de toute nuance. Le mouvement chartiste anglais, le mouvement marxiste allemand y ont des comptes-rendus réguliers, dont Frédéric Engels est chargé. Les communistes soutiendront donc les partisans de la Réforme[1].

Les radicaux suisses sont suspects. À coup sûr, ils ont parmi eux des démocrates avancés, comme Frœbel, qui furent les alliés de Weitling. Il s’en faut cependant que la majorité, dans tous les cantons, comme à Lausanne, appartienne à la démocratie socialiste. Mais, présentement le libéralisme bourgeois lui-même, engagé dans sa guerre contre le Sonderbund jésuitique (1847), est menacé. Cinq grandes puissances se consultent pour écraser la Suisse libérale. Metternich et Guizot vont faire passer la frontière à leurs troupes. Il convient que les démocrates de tous pays courent à l’aide du seul pays « où le gouvernement de l’État soit exercé par des chefs élus, où l’administration est assurée presque, sans fonctionnarisme, la défense de l’État sans armée permanente, la prospérité commerciale de l’État sans douanes, la liberté des croyances religieuses sans domination théocratique »[2].

  1. Sur cette collaboration d’Engels à la Réforme, v. Appendice au Manifeste, p. 75 sq.
  2. Adresse de l’Association démocratique de Bruxelles au peuple suisse, en date du 29 novembre 1847 et signée de Karl Marx. (V. la Réforme du 5 décembre 1847.) Cette adresse est donc contemporaine du Manifeste communiste.