Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bourgeois et des paysans ; 5o la misère du prolétariat ; 6o la guerre industrielle entre nations ; 7o la dissolution des coutumes anciennes, des rapports de famille, des nationalités d’autrefois (§ 60).

Ce mérite est étendu. Il est d’une étendue telle qu’il ne peut appartenir au seul Sismondi, désigné par le Manifeste comme le « chef de cette littérature »[1]. Nous croyons qu’il ressort nettement de notre commentaire que l’influence de Sismondi fut profonde sur Engels principalement (§ 4, 11, 14, 15). Et pourquoi ne lui aurait-il pas emprunté ce qu’il juge « irréfutable » : sa théorie de l’influence des machines, pernicieuse dans l’organisation sociale présente, sa théorie de la surproduction et des crises ?

Mais Sismondi n’est que le « chef » d’une littérature abondante qu’il inspire. Son disciple Buret est tout d’abord à citer, dont le livre sur la Misère des classes laborieuses en France et un Angleterre (1842) fournit à Engels la méthode même de sa propre monographie, et dont les formules coïncident si souvent avec les siennes, touchant la guerre sourde de l’atelier moderne et la dureté du patronat (§ 4), la concurrence du travailleur et de la machine (§ 17), la théorie du travail marchandise (§ 17), la substitution de la femme et de l’enfant à l’ouvrier mâle et adulte (§ 17).

Et croit-on que Marx ait ignoré le tableau que fait Vidal du travailleur « annexe de la machine »

  1. Marx le citait déjà dans les articles du Westphælisches Dampfboot contre Grün.