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sance qu’à son tour il réclamait de ses subordonnés.

On s’est étonné de ses formules sociales : « Chacun a le droit de conserver sa propriété sans quoi la propriété serait inutile. Chacun a le droit d’acquérir par le travail ce qu’il ne possède point, sans quoi la pauvreté serait éternelle. ». Il entendait ne reconnaître pour légitime que la seule propriété acquise par le travail. Il estimait que l’État a pour fin le bonheur de tous et de chacun ; et que le régime existant n’est qu’un moyen en vue de cette fin. « Dès lors les richesses sont à la disposition de la société, lui appartiennent en toute propriété sont consacrées à sa fin sainte. C’est à la société que revient le droit de déterminer les limites que la propriété de l’individu n’a pas le droit de dépasser. » Ce n’est pas là autre chose que la conception robespierriste dans laquelle la propriété se définit « le droit qu’à chaque citoyen de jouir et de disposer à son gré de la portion de biens qui lui est garantie par la loi », conception adoptée par la Société des Droits de l’Homme, et qu’elle défendit dans le procès des Vingt-sept en 1833.

On a dit qu’il n’avait pas une notion claire de l’antagonisme de classe. Et cela, sans doute est exact. Mais ses phrases sonores sur la « propagande de la faim », dont le drapeau sanglant portait cette inscription : « Nous n’avons pas de travail, nous n’avons pas de pain », sont les phrases de ce mouvement prolétarien, écrasé à Lyon et au cloître Saint-Merry en 1834.