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cielle, qui prévoient pour elle et l’orientent. À tout cela supplée, dans le prolétariat, l’organisation communiste. Elle l’unifie : 1o les prolétariats divers sont désunis de nationalité, asservis souvent à la classe dirigeante de leur nationalité au point de se combattre entre eux. Le communisme leur montre leur solidarité, les unifie dans l’espace ; 2o les prolétariats, inégalement mûrs pour la lutte politique, se laissent désarmer par les concessions partielles, égarer par une temporisation astucieuse. Le communisme leur montre le but intégral vers lequel doivent s’orienter les mouvements successifs. Il unifie, dans le temps, l’effort prolétarien, par une énergie clairvoyante.

On a souvent cru que ce communisme nouveau fait bon marché de l’idéologie. Il lui fait seulement sa part ; et cette part est grande, puisqu’elle est celle d’une conscience utile à mieux adapter les hommes à leur milieu naturel et social. Mais il affirme que nécessairement cette conscience reflète ce milieu. Un même milieu naturel enveloppe tous les hommes. C’est pourquoi les lois naturelles et mathématiques sont aperçues de la même façon par tous les peuples qui ont réussi à vaincre ce milieu, c’est-à-dire qui ont créé une civilisation industrielle. Mais les milieux sociaux diffèrent. C’est pourquoi il n’y a pas, socialement, de « vérités éternelles » qui s’imposent à tous (§ 51). Il n’y a qu’une idéologie de classe. L’objet du communisme est de fonder l’idéologie du prolétariat. Cette idéologie touche à toutes les relations