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convertirent en prairies une partie des terres arables, augmentèrent l’étendue des fermes et, du même coup, l’échelle de la production ; à l’aide de ces procédés et d’autres encore, ayant diminué la demande du travail en augmentant sa productivité, ils occasionnèrent de nouveau une surabondance relative de la population agricole. Telle est la méthode générale qui sert à produire une réaction, lente ou rapide, du capital contre une hausse des salaires dans les pays anciens et stables. Ricardo a observé très justement que la machine est en concurrence perpétuelle avec le travail, et que souvent on ne peut l’introduire dans une industrie avant que le prix du travail y ait atteint un certain niveau ; mais l’emploi des machines n’est qu’une des nombreuses méthodes d’accroître la puissance de production du travail. Ce même développement qui cause la surabondance relative du travail ordinaire, d’un autre côté ramène au travail simple le travail qualifier et ainsi il le déprécie.

La même loi se manifeste encore sous une autre forme. À mesure que se développent les puissances productives du travail, l’accumulation du capital s’accélère, même malgré un taux de salaire relativement élevé. De là on pourrait conclure, comme le faisait Adam Smith, à une époque où l’industrie moderne était encore dans l’enfance, que, étant plus rapide, l’accumulation du capital doit faire pencher la balance en faveur de l’ouvrier, assuré d’une demande de travail toujours croissante. En se plaçant au même point de vue, beaucoup d’écrivains de nos jours se sont étonnés