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dans leurs prix en argent, à la suite d’un changement antérieur dans la valeur de l’argent.

La découverte de mines plus abondantes, etc., pourrait faire, par exemple, que deux onces d’or ne coûtassent pas plus de travail pour les produire qu’une once n’en coûtait auparavant. La valeur de l’or serait alors dépréciée de moitié, ou de cinquante pour cent. Les valeurs de toutes les autres marchandises seraient alors exprimées en une somme double de leurs anciens prix en argent ; il en serait donc de même de la valeur du travail. Douze heures de travail précédemment exprimées en six schellings le seraient alors en douze. Si le salaire de l’ouvrier restait à trois schellings, au lieu de monter à six, le prix en argent de son travail n’égalerait que la moitié de la valeur de son travail, et son genre de vie serait horriblement empiré. C’est aussi ce qui arriverait à un degré plus ou moins grand si son salaire, tout en montant, ne s’élevait pas en proportion de la baisse survenue dans la valeur de l’or. En ce cas-là il n’y aurait rien eu de changé, ni dans la productivité du travail, ni dans l’offre et la demande, ni dans les diverses valeurs d’échange. Rien n’aurait pu changer, sauf les appellations monétaires ces valeurs. Dire qu’en pareil cas l’ouvrier ne doit pas réclamer une augmentation proportionnelle de salaire, c’est dire qu’il doit consentir à se payer de noms au lieu de choses. Toute l’histoire du passé montre que chaque fois qu’il se produit une semblable dépréciation de l’argent, les capitalistes s’empressent de saisir l’occasion pour frustrer l’ouvrier. Une très nombreuse école d’économistes affirme que, à la