Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
SALAIRES, PRIX, PROFITS

riode la baisse désastreuse du prix des céréales forma en France un sujet courant de déclamation ; les Américains, eux, furent à plusieurs reprises obligés de brûler leur excès de production, et la Russie, s’il en fallait croire M. Urquhart, aurait fomenté la guerre de la Sécession parce que la concurrence américaine écrasait ses productions agricoles sur les marchés européens[1].

Réduit à sa forme abstraite l’argument du citoyen Weston reviendrait à ceci : Toute hausse dans la demande se produit toujours sur la base d’une quantité donnée de production. Elle ne peut donc jamais augmenter l’offre des articles demandés, mais ne peut que relever leur prix en argent. Or, la plus simple observation montre qu’en certains cas, une demande plus grande ne fait point varier les prix des marchandises,

  1. David Urquhart, publiciste anglais, indépendant et vigoureux, mais dont l’originalité frisa souvent l’excentricité. À propos d’une citation de lui dans le premier volume du Capital (chap. xv, section 10), Marx dit : « Ce passage montre à la fois la force et la faiblesse de ce genre de critique qui sait juger et condamner le présent mais non le comprendre ».

    Urquhart, en politique étrangère, était à ce point turcophile qu’il s’occupa d’introduire et de généraliser en Angleterre la pratique du bain turc. D’ailleurs très au courant des intrigues diplomatiques, il finit par voir dans tous les événements contemporains l’action mystérieuse et diabolique de la Chancellerie moscovite. C’est ainsi que, malgré les excellents rapports qu’il avait eus avec Marx, il en arriva, en 1871, à trouver dans l’Internationale et la Commune de Paris la main criminelle du tsarisme ! Ch. L.