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une hausse des salaires, mais bien à une hausse des salaires ayant pour point de départ une diminution de la quantité de travail fournie, et basée sur cette diminution. Ils affirmèrent que la douzième heure, dont on voulait priver le capitaliste, était, précisément cette heure, la seule, l’unique, dont il tirait son profit. Ils nous menacèrent des plus terribles conséquences : diminution de l’accumulation, hausse des prix, perte des marchés, amoindrissement de la production, réaction inévitable sur les salaires, ruine finale. En fait, ils déclaraient que le maximum décrété par Robespierre était une loi fort anodine en comparaison de celle-là ; et, en un certain sens, ils n’avaient pas tort. Eh bien ! quel fut le résultat de la mesure ? Une hausse du salaire en argent des ouvriers de fabrique, et malgré le raccourcissement de la journée de travail, un grand accroissement du nombre des bras employés dans les fabriques, une baisse ininterrompue des prix de leurs produits, un développement merveilleux des forces productives de leur travail, une extension progressive inouïe des marchés ouverts à leurs marchandises.

À Manchester, en 1860, lors de la réunion de la Société pour l’avancement des sciences, j’ai moi-même entendu M. Newmann avouer, que lui, le Dr Ure, Senior et tous les autres interprètes officiels de la science économique, s’étaient trompés, tandis que l’instinct du peuple avait vu juste. Je cite M. W. Newman, non le professeur Francis Newmann, parce qu’il occupe un rang élevé dans la science économique, comme collaborateur et éditeur de l’Histoire des Prix de M. Thomas Tooke