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dans une branche d’industrie, et qu’elle soit descendue au niveau de la demande diminuée dans les autres branches. Dans une hypothèse, il ne surviendra pas de changement dans le prix des marchandises ; dans l’autre, après quelques fluctuations des prix courants, les valeurs d’échange des marchandises redescendront à leur niveau antérieur. Dans les deux hypothèses, la hausse générale du taux des salaires n’aboutira, en fin de compte, à rien autre chose qu’à une baisse générale dans le taux des profits.

Pour mettre en jeu vos facultés imaginatives, le citoyen Weston vous a adjurés de penser aux embarras qui vous assailliraient si tous les salaires agricoles, en Angleterre, venaient à monter de neuf schellings à dix-huit. « Songez, s’est-il écrié, à l’énorme augmentation qui se produirait dans la demande des denrées de première nécessité et à l’effrayante augmentation de leurs prix qui en serait la conséquence ! » Or, vous savez tous que le salaire moyen du travailleur agricole de l’Amérique s’élève à plus du double de celui du travailleur agricole de l’Angleterre, bien que les prix des produits agricoles soient plus bas aux États-Unis que dans le Royaume-Uni, bien que les rapports généraux du capital et du travail soient les mêmes aux États-Unis qu’en Angleterre, et bien que la somme annuelle de la production soit beaucoup plus faible aux États-Unis qu’en Angleterre. Pourquoi donc notre ami sonne-t-il ainsi l’alarme ? Tout simplement pour déplacer la véritable question que nous avons à examiner. Une hausse qui ferait subitement monter les salaires de neuf schel-