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nements allemands. Ils s’attendaient à une action dictatoriale et révolutionnaire de sa part, en raison même du caractère vague qu’on avait trouvé nécessaire de lui conserver. Ces gouvernements ourdissaient donc une vaste trame d’intrigues dans le but d’amoindrir l’influence de ce corps redouté ; mais ils se trouvaient avoir plus de bonheur que de bon sens, car cette assemblée faisait mieux la besogne des gouvernements qu’ils ne l’auraient pu faire eux-mêmes. Au premier rang de ces intrigues figurait la convocation d’assemblées législatives locales ; non seulement les petits États convoquaient leurs chambres législatives, mais la Prusse et l’Autriche aussi réunissaient des assemblées constituantes. Dans celles-ci, de même que dans le parlement de Francfort, la bourgeoisie libérale ou ses alliés, des avocats libéraux et des bureaucrates, formèrent la majorité, et la marche des événements était à peu près identique dans chacune d’elles. Il y avait pourtant une différence ; l’Assemblée nationale allemande était le parlement d’un pays imaginaire, puisqu’elle avait décliné la tâche de créer une Allemagne unie, la première condition cependant de sa propre existence ; elle discutait les mesures imaginaires et à jamais irréalisables d’un