Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lèges les uns contre les autres, et en même temps donnaient aux membres de ces associations involontaires une sorte de stabilité héréditaire par la presque impossibilité où étaient les membres de la classe ouvrière de s’élever sur l’échelle sociale. Le paysan et l’ouvrier, enfin, étaient traités comme une simple matière imposable, et l’on ne s’inquiétait d’eux que pour les maintenir le plus possible dans les conditions d’existence dans lesquelles ils vivaient alors et dans lesquelles leurs pères avaient vécu avant eux. A cet effet, toutes les autorités anciennes, établies et transmises, furent conservées, à l’égal de l’autorité de l’État ; le gouvernement maintenait strictement l’autorité du propriétaire foncier sur le petit fermier tenancier, celle du manufacturier sur l’ouvrier de fabrique, du petit maître sur le compagnon et l’apprenti, du père sur le fils ; et là désobéissance sous toutes les formes était punie comme une violation de la loi par cet instrument de la justice autrichienne — le bâton.

Enfin, afin de réunir en un système compréhensif toutes ces tentatives pour créer une stabilité artificielle, la pâture intellectuelle accordée à la nation était choisie avec d’infinies précautions et distribuée aussi parcimo-