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d’échapper à la fatale Représentation du Peuple. Dans l’automne de 1846 on apprit le refus de Rothschild, et au mois de février de l’année suivante, le roi convoqua à Berlin les huit Diètes provinciales et les constitua en une Diète réunie. Cette Diète devait faire la besogne exigée, en cas de besoin, par la loi de 1820 : elle devait voter des emprunts et de nouveaux impôts, mais ses droits n’allaient pas plus loin. Elle ne devait avoir qu’une voix purement consultative dans la législation générale ; elle devait se réunir selon le bon plaisir du roi et non à des époques déterminées, et elle n’aurait à discuter que les questions qu’il plairait au gouvernement de lui soumettre. Les membres de la Diète étaient naturellement peu édifiés du rôle qu’on voulait leur faire jouer. Ils renouvelèrent les vœux qu’ils avaient exprimés dans les assemblées provinciales ; leurs rapports avec le gouvernement se tendirent, et lorsqu’on leur demanda l’emprunt, censé nécessaire pour les constructions des chemins de fer, ils refusèrent encore une fois de l’accorder.

Ce vote mit bientôt fin à la session. Le roi, de plus en plus irrité, congédia la Diète avec une réprimande, mais il demeurait toujours à court d’argent. Et, de fait, il avait d’excel-