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retraite à Kensington, où jamais il ne rencontrait aucun des communistes en question, il fabriquait de semaine en semaine des soi-disant rapports de soi-disant séances d’un soi-disant comité central de cette même conspiration sur laquelle la police prussienne ne parvenait pas à mettre la main. Le contenu de ces rapports était des plus absurdes ; aucun prénom n’était le vrai aucun nom n’était correctement orthographié ; on ne faisait tenir à aucun individu le langage que selon toute probabilité il aurait tenu. Son patron, Fleury, l’aidait dans ses faux, et il n’est pas encore prouvé que l’« attaché Greif puisse se laver les mains de ces procédés infâmes. Le gouvernement, chose incroyable, prenait ces ineptes fabrications pour de la vérité d’Évangile, et l’on s’imagine la confusion que devait créer de telles dépositions dans le témoignage porté devant le jury. A l’ouverture du procès, M. Stieber, l’agent de police déjà nommé, vint à la barre des témoins, attester avec serment la vérité de toutes ces absurdités, et avec pas de mal de suffisance persistait dans son dire que l’un de ses agents secrets était dans une parfaite intimité avec des personnages à Londres qui passaient pour être la cheville ouvrière de cette terrible conspiration. Bien