Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ensuite, ils s’en allèrent à Bade, au camp de l’insurrection ; mais là ils étaient désormais de trop. Personne ne prêtait attention à eux. La régence cependant, au nom du peuple allemand souverain, continuait par ses efforts de sauver le pays. Elle essaya de se faire reconnaître par les puissances étrangères en délivrant des passeports à tous ceux qui voulaient bien en accepter. Elle lança des proclamations et envoya des commissaires pour soulever ces districts de Wurtemberg dont elle avait refusé le concours alors qu’il en était temps encore ; naturellement sans résultat. Nous avons sous les yeux un rapport original, adressé à la Régence par un de ces commissaires, Herr Roesler, député d’Œls, dont le contenu est assez caractéristique. Il est daté de Stuttgart, le 30 juillet 1849. Après avoir décrit les aventures d’une demi-douzaine de ces commissaires faisant une chasse infructueuse à l’argent, il formule une série d’excuses de ne s’être pas encore rendu à son poste. Et puis il se livre à une sérieuse argumentation sur les différends probables entre la Prusse, l’Autriche, la Bavière et Wurtemberg, et leurs conséquences possibles. Après un examen approfondi, il arrive à la conclusion qu’il n’y a plus rien à espérer. Et puis, il propose d’é-